Idée essentielle : les Business technologists sont le moteur discret mais puissant de l’innovation technologique et de la transformation digitale — ils traduisent les enjeux métier en solutions pratiques pour l’entreprise du futur.
Dans les organisations modernes, ces profils hybrides réconcilient technologie et business : ils construisent, intègrent et automatisent des capacités (analytique, IA, plateformes no-code) là où l’agilité importe le plus. En 2025, leur présence explose — Gartner indique qu’entre 28 % et 55 % des effectifs (selon le secteur) remplissent désormais des fonctions technologiques, et que 41 % des employés préfèrent être identifiés comme business technologists. Face à cette réalité, la question n’est plus « faut-il les laisser faire ? » mais « comment valoriser, sécuriser et gouverner leur action pour accélérer la stratégie numérique ? ».
Ce dossier propose un parcours concret : définition et typologie, outils (CDAP / no-code), cas pratiques, gouvernance et compétences à développer. À travers l’exemple d’une PME fictive — Novalea — on verra comment transformer des initiatives locales en atouts stratégiques, sans céder au shadow IT. L’objectif : que vous puissiez repérer ces acteurs, mesurer leur impact et mettre en place une feuille de route pour qu’ils deviennent des leviers durables de transformation.
- En bref :
- Business technologists = pont entre métiers et technologie.
- Deux profils : technologues citoyens et technologues dédiés.
- Les CDAP / plateformes no-code démocratisent la création d’applications et favorisent l’hyper-automatisation.
- Gouvernance et collaboration IT sont indispensables pour éviter le shadow IT et assurer la sécurité.
- Pour les dirigeants : structurer, former, piloter pour faire des technologues des acteurs de la stratégie numérique.
Business technologists : rôle stratégique dans l’Entreprise du futur
Dire l’essentiel d’emblée : un business technologist maximise le retour sur les investissements technologiques en traduisant un besoin métier en capacité opérationnelle. Plutôt que d’être uniquement développeur ou manager, il combine analyse, design et exécution.
Prenons Novalea, une PME industrielle : un responsable process y crée, via une plateforme no-code, un tableau de bord de suivi de production qui réduit les retards de 20 %. Ce n’est pas magie — c’est l’alignement entre compréhension métier et maîtrise d’outils numériques. Ce qui compte, c’est l’impact mesurable sur la performance.

Insight : un business technologist ne remplace pas l’IT — il l’amplifie, quand sa démarche est encadrée et alignée.
Qui sont-ils ? Deux profils complémentaires
On distingue deux familles : les technologues citoyens et les technologues dédiés. Les premiers sont des experts métier (marketing, finance, santé) qui apprennent à construire des solutions techniques. Les seconds sont des ingénieurs ou data scientists placés au cœur d’équipes non-techniques pour accélérer l’innovation.
Exemple concret : dans un hôpital, une infirmière formée aux outils IDP (intelligent document processing) automatise la saisie des dossiers patients ; parallèle, un data scientist intégré à l’équipe finance développe des modèles de prévision adaptés aux cycles commerciaux. Ces deux approches apportent des gains distincts mais complémentaires.

Insight : la diversité des profils est une force — c’est leur hybridation qui crée de la valeur.
CDAP et no-code : comment ces outils transforment l’innovation technologique
Les plateformes de développement citoyen et d’automatisation (CDAP) bouleversent les règles du jeu. Elles permettent aux non-développeurs de créer des applications, d’automatiser des processus et d’orchestrer des flux de données sans coder des semaines durant.
Selon Gartner, 73 % des dirigeants visent des objectifs technologiques plus ambitieux qu’auparavant. Les CDAP rendent ces ambitions réalisables rapidement, avec des itérations fréquentes et des retours mesurables.

Use case : chez Novalea, la mise en place d’un processus automatisé de validation fournisseurs via CDAP a réduit le temps de traitement de 48 heures à 6 heures, tout en intégrant des contrôles de conformité. Ce type d’automatisation intelligente (hyper-automation) libère l’IT pour des projets d’infrastructure plus complexes.
Insight : les CDAP démocratisent l’innovation, mais demandent des garde-fous pour rester sécurisés et évolutifs.
Que construisent-ils concrètement ? (liste)
- Formulaires web et mobiles pour employés ou clients, intégrés aux CRM.
- Automatisation des workflows (approbations, onboarding, facturation).
- Dashboards et reporting temps réel pour la prise de décision.
- Modèles analytiques et algorithmes pour la prévision ou la personnalisation.
- Intégrations SaaS reliant ERP, CRM, outils RH et sources externes.
Insight : ces livrables réduisent les frictions opérationnelles et créent un avantage concurrentiel mesurable.
Gouvernance et sécurité : éviter le shadow IT sans étouffer l’innovation
Le risque le plus cité est le shadow IT — des applications créées en dehors des canaux officiels, sans conformité ni sécurité. Pour autant, l’interdire ne marche pas. La vraie question est : comment responsabiliser ces initiatives ?
Une stratégie efficace combine un modèle de gouvernance clair, des catalogues d’outils approuvés et un partenariat actif entre IT et technologues métiers. Par exemple, Novalea a instauré un registre central des applications citoyennes, des revues trimestrielles de sécurité et un parcours de montée en compétences pour les utilisateurs avancés.

Insight : gouvernance et autonomie ne sont pas opposés — ils se renforcent quand le cadre est pragmatique et co-construit.
Modèle pratique de gouvernance (étapes)
Voici un plan simple à appliquer pour piloter ces initiatives :
- Inventorier les initiatives et classer par risque.
- Définir des niveaux d’approbation en fonction de l’usage et des données traitées.
- Fournir un catalogue d’outils CDAP validés.
- Former et certifier les technologues citoyens.
- Mettre en place des revues sécurité et un support IT dédié.
Insight : la clé, c’est la proportionnalité — plus l’impact métier est élevé, plus la gouvernance doit être stricte.
Compétences hybrides et culture digitale : ce que les entreprises doivent développer
Les compétences hybrides — mélange de sens métier, de maîtrise des outils numériques et de capacité analytique — sont aujourd’hui recherchées. Elles façonnent la culture digitale de l’entreprise.
Autre réalité : les rôles IT évoluent. Les équipes techniques deviennent davantage conseil et facilitateur. Elles accompagnent la montée en compétence des métiers et supportent l’industrialisation des solutions réussies.

Pour les managers, trois actions concrètes valent souvent mieux que des politiques générales : créer des parcours de formation mixtes, reconnaître formellement les rôles hybrides dans l’organigramme, et mettre en place des KPI qui valorisent la collaboration inter-équipes.
Insight : investir dans les talents hybrides, c’est investir dans la résilience et l’agilité stratégique.
Recommandations pratiques pour les dirigeants
- Cartographier les compétences existantes et les lacunes.
- Instaurer des parcours de certification no-code / sécurité.
- Mettre en place des « squads » mêlant IT, business et technologues dédiés.
- Mesurer l’impact (temps gagné, erreurs évitées, ROI) et communiquer les succès.
- Encourager la culture d’expérimentation avec des budgets dédiés.
Insight : une stratégie qui inclut les technologues transforme la transformation digitale en avantage organisationnel, pas seulement en contrainte technique.
Qu’est-ce qu’un business technologist exactement ?
Un business technologist est un acteur hybride qui crée ou intègre des capacités technologiques au service des objectifs métier. Il peut être un professionnel non-tech formé aux outils numériques (technologue citoyen) ou un expert technique intégré à une équipe métier (technologue dédié).
Les plateformes no-code remplacent-elles l’IT ?
Non. Les CDAP démocratisent la création d’applications mais l’IT reste nécessaire pour l’architecture, la sécurité, l’évolutivité et l’intégration à grande échelle. La meilleure approche est une collaboration structurée entre IT et technologues.
Comment éviter le shadow IT tout en encourageant l’innovation ?
En instaurant un modèle de gouvernance proportionné : catalogue d’outils approuvés, parcours de certification, revue des risques et support IT dédié. La responsabilisation et la transparence sont plus efficaces que l’interdiction.
Quelles compétences développer pour devenir business technologist ?
Compétences métier solides, maîtrise d’outils no-code et d’automatisation, culture de la donnée, notions de sécurité et d’architecture, et soft skills (communication, gestion de projet).

